Quatre ans déjà …

Ma chère Sylvie, ma belle voyageuse

Il y a un quatre ans, un 24 mai douloureux,  c’était ton anniversaire ..
Tu étais à l’hôpital..

On devait se retrouver en Sologne pour faire le reportage de la voyageuse sur le banc avec Willy. 
Je me souviens, je t’ai alors envoyé une grosse potée de lys pour replanter dans ton nouveau jardin. Un peu de moi chez toi puisqu’on ne pouvait pas faire l’inverse .
Je ne sais pas s’ils sont en fleurs cette année ..


Le 27 Mai, c’était mon anniversaire et tu étais toujours à l’hôpital.
Toi gémeau, moi gémeau, nous ensemble dans une amitié complice et forte.
On en a passé du temps entre téléphone, messages privés et autres sms. Un jour, je me souviens, tu as perdu ta voix. J’étais affolée. C’est toi qui m’a rassurée. Le monde à l’envers.


Ta voix est revenue, pas ta mobilité. Tu ne rêvais que de marcher au soleil, petit bonheur si simple quand on en a les moyens physiques.
Les nouvelles étaient de moins en moins bonnes. J’ai commencé à t’appeler tous les jours, un vrai pot de colle et ça te faisait rigoler. Moi je rigolais de moins en moins. Surtout ce matin là, où tu m’as envoyé un sms. Il était 7 heures, j’avais le nez dans mon café. Je n’oublierai jamais ces lignes là et elles resteront entre toi et moi pour toujours.


Puis est venu le temps où tu avais à peine la force de répondre à mes sms. J’ai décidé de venir te voir et là ce n’était pas gagné. Tu me disais « Je vais te faire peur » ..
Moi, peur de rien, je suis venue quand même.


Ce jour d’août, nous avons volé quelques précieux instants à la vie. Même malade, tu avais conservé ce sens aiguisé des gens et des choses. J’en ai appris pas mal ce jour là et tu m’as même parlé de tes autres projets, auxquels tu m’avais associée aussi. Tu avais toujours cette lueur dans le regard malgré ta fragilité. Sans doute c’est cela qu’on appelle « le feu intérieur ». Et puis l’amour de ton mari et de tes fils, tous si présents ..
Je suis repartie le cœur serré. Je t’ai fait un dernier signe. Je te vois encore si frêle sur le canapé blanc. Tu m’as décoché un grand sourire. Le dernier ..
Trois semaines ont passé ..Et tu t’es envolée.. Une étoile vers les étoiles.


Aujourd’hui, il nous reste ta voix à faire vivre pour que personne ne t’oublie.
Je te dédicace cette journée sur mes pages et surtout dans mon coeur.
Je t’aime.
Annie K. Barbier
La voyageuse sur le banc

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